Natasha Cornet, tuée par son mari : elle avait déjà dénoncé des violences conjugales
Natasha Cornet, tuée par son mari : elle avait déjà dénoncé des violences conjugales

Un nouveau drame conjugal vient endeuiller l’île. Natasha (Vidushi) Cornet, 35 ans, a été retrouvée morte, dimanche après-midi, sur la berge de la rivière Canal Villebague, à Plaine-des-Papayes. Selon les premières informations de la police, elle aurait été tuée par son mari, Aumanashing Cornet, âgé de 37 ans, déjà connu des autorités pour des antécédents de violence domestique. Le suspect, après le crime, aurait tenté de mettre fin à ses jours à l’aide d’une arme tranchante avant d’être transporté d’urgence à l’hôpital.
La victime, mère de trois enfants âgés de 17, 13 et 8 ans, laisse derrière elle une famille brisée. Sa mère, Veena Jootun, réclame justice : « Mo ti pe dir li pa retourné, li ti pe gagne bate. Me li ti dir mwa li bizin alé pou zanfan. »
Des violences signalées depuis des mois
Mariés depuis dix-sept ans, Natasha et Aumanashing vivaient une relation tumultueuse, marquée par de multiples épisodes de maltraitance. Le 23 avril dernier, la jeune femme avait porté plainte contre son époux après une violente dispute. Elle avait raconté à la police qu’il l’avait menacée avec un couteau, puis frappée avec une tasse lorsqu’elle avait trouvé refuge chez sa belle-mère. Après cet incident, Natasha avait quitté le domicile conjugal pour s’installer chez sa mère à Goodlands.
Mais quelques semaines plus tard, elle avait choisi de retourner vivre avec son mari, notamment pour le bien de leurs enfants. Selon sa famille, elle avait également obtenu un Protection Order, qu’elle a fini par retirer un mois après. Une décision que sa mère regrette amèrement aujourd’hui.
Dimanche après-midi, le couple se serait retrouvé à Canal Villebague. Selon les enquêteurs de la CID de Pamplemousses, dirigés par l’inspecteur Seepersand, une violente dispute aurait éclaté dans la voiture. Aumanashing aurait accusé sa femme d’être responsable de ses ennuis judiciaires et de collaborer avec la police. Pris d’une rage incontrôlable, il l’aurait alors étranglée avant d’abandonner son corps près de la rivière.
La voiture utilisée par le suspect a été retrouvée non loin de la scène du crime. Lundi, les enquêteurs ont procédé à son arrestation alors qu’il était hospitalisé après sa tentative de suicide.
Pour la famille de Natasha, ce drame était malheureusement prévisible. « Mo tifi ti pe viv dan l’enfer. Li travay, li ti pe ramenn kas pou so lakaz, me so mari ti pe vey li, pran so larzan. Si li refize, li ti pe gagn bate », témoigne sa mère en larmes.
L’affaire relance le débat sur les violences conjugales à Maurice, un fléau qui continue de coûter la vie à de nombreuses femmes malgré les dispositifs légaux existants. Les proches de Natasha appellent les autorités à renforcer la protection des victimes et à ne pas laisser ces plaintes tomber dans l’oubli.
