Vers un nouveau bras de fer social ?
Vers un nouveau bras de fer social ?

Les syndicats réclament avec insistance la mise en place urgente d’un comité d’anomalies, à l’image du comité Manraj, afin de corriger ce qu’ils considèrent comme des incohérences structurelles et des injustices persistantes dans le rapport du PRB. Ils dénoncent également la récurrence de l’argument de la conjoncture économique, souvent invoqué pour justifier des mesures restrictives ou des hausses jugées insuffisantes.
« Nous demandons au gouvernement de redresser l’économie au lieu de faire peser une épée de Damoclès permanente sur la tête des travailleurs », martèle Deepak Benydin, soulignant que les fonctionnaires ne peuvent être tenus responsables des faiblesses macroéconomiques ni servir de variable d’ajustement budgétaire.
Au-delà des chiffres, c’est la philosophie même du rapport qui est remise en question. Pour les syndicats, le PRB continue d’adopter une approche technocratique, déconnectée des réalités du terrain, notamment face à l’augmentation du coût de la vie, à l’érosion du pouvoir d’achat et aux attentes croissantes en matière de reconnaissance professionnelle.
L’éducation primaire cristallise particulièrement les tensions. La remise en cause du Bachelor in Education (BEd) est perçue comme un signal négatif envoyé à l’ensemble du corps enseignant et, plus largement, à tous ceux qui militent pour une montée en compétences et une professionnalisation accrue du service public. Pour les syndicats, toucher au primaire revient à fragiliser toute la chaîne éducative, du secondaire au tertiaire.
Dans ce climat de mécontentement généralisé, plusieurs fédérations n’excluent pas un durcissement du ton, voire des actions syndicales coordonnées si leurs revendications ne sont pas entendues. Le gouvernement se retrouve ainsi face à un choix délicat : maintenir le cap du rapport PRB au nom de la rigueur économique ou ouvrir la porte à des négociations plus larges afin d’éviter une escalade sociale.
À l’approche de la mise en œuvre des recommandations, le rapport du PRB apparaît désormais moins comme un simple exercice administratif que comme un test politique et social majeur, susceptible de redessiner les relations entre l’État et la fonction publique pour les années à venir.
