Universités publiques : Les syndicats alertent sur un « vide de gouvernance »

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Dans une lettre datée du 25 novembre 2025, le Fron Komin Sindikal Liniversite Piblik – une coalition de six syndicats du secteur universitaire public – a écrit au Premier ministre Navin Ramgoolam pour l’alerter sur « l’absence de conseils d’administration / administrateurs dûment constitués » au sein de quatre universités publiques. Une situation qui, selon eux, perdure « depuis plus d’un an » et place ces institutions dans un « governance void », un véritable vide de gouvernance.

Le courrier rappelle que les universités publiques fonctionnent selon des régimes statutaires conférant au bureau du Premier ministre des prérogatives essentielles en matière de nominations. Dans cette architecture institutionnelle, précisent les syndicats, le chef du gouvernement se trouve « au sommet » de la structure de gouvernance.

Des institutions paralysées

Les six organisations – Open University Staff Association, Université des Mascareignes Academic Staff Union, Université des Mascareignes Employees Union, University of Mauritius Staff Union, University of Technology Mauritius Employees Union et University of Mauritius Technicians Union – décrivent une situation qui entraîne des conséquences à plusieurs niveaux.

Sans conseils d’administration dûment constitués, expliquent-elles, les fonctions essentielles de supervision stratégique, de définition des politiques institutionnelles et de reddition des comptes sont « sévèrement altérées ». L’absence d’instances décisionnelles provoque une « inertie institutionnelle » qui empêche l’approbation ou la mise en œuvre de décisions parfois élémentaires. Les syndicats citent notamment l’incapacité d’entériner un End-of-Year Break Leave/Scheme. Ils évoquent également des blocages concernant des décisions cruciales liées aux programmes académiques, au personnel et à la gestion financière, compromettant ainsi les performances globales des établissements.

Ils estiment que cette situation prolongée soulève aussi des questions de conformité statutaire, de transparence et d’intégrité dans la gestion des institutions publiques d’enseignement supérieur.

Deux demandes précises au Premier ministre

Face à ce constat, la coalition syndicale adresse deux requêtes claires au chef du gouvernement :

  1. Nommer les membres manquants des conseils d’administration concernés, en « stricte adhérence » aux régimes statutaires en vigueur.
  2. Mettre en place des critères transparents pour ces nominations, afin de garantir une sélection fondée sur le mérite et conforme aux cadres légaux.

Les syndicats soulignent que la reconstitution rapide de ces conseils est « une condition fondamentale » au bon fonctionnement des universités publiques. Ils se disent prêts à rencontrer le Premier ministre « à un moment qui lui conviendra » et demandent « toute mise à jour » qu’il pourrait fournir concernant ce dossier.

Le courrier est signé par les représentants des six organisations, qui affirment agir collectivement au nom du personnel des universités publiques du pays.

Congé de fin d’année

Les syndicats des universités publiques réclament une décision immédiate

À l’approche des fêtes, les six syndicats représentant le personnel des universités publiques lancent un avertissement clair : le End-of-Year Break Scheme doit être fixé du 22 décembre 2025 au 9 janvier 2026, avec un dernier jour de travail le 19 décembre et une reprise le 12 janvier 2026. Cette demande a été formulée dans une lettre adressée au ministre de l’Éducation tertiaire, Kaviraj Sharma Sukon, en date du 25 novembre 2025.

Le Fron Komin Sindikal Liniversite Piblik justifie cette proposition par le calendrier des fêtes. Selon les syndicats, le 24 décembre, veille de Noël, « does not appear too appropriate a date for being the last working day ». Ils recommandent ainsi d’avancer la date au 19 décembre afin de permettre au personnel de « make the most of this festive period ».

La décision tarde toutefois, en raison de l’absence de Boards of Directors dans les quatre universités concernées : l’Open University of Mauritius, l’Université des Mascareignes, la University of Mauritius et la University of Technology Mauritius. Les syndicats contestent cependant cet argument, rappelant que plusieurs fonctionnaires ont été confirmés à leurs postes « without recourse to any board of directors ».

La lettre fait également état d’informations « deeply troubling » indiquant que le congé pourrait être réduit et que le personnel serait contraint de travailler le 24 décembre. Une telle décision « would be deeply regrettable », affirment-ils, car elle irait à l’encontre de l’engagement du gouvernement à « forge a social pact with the people », tel qu’énoncé dans le Government Programme 2025-2029 – A Bridge to the Future.

La missive souligne enfin que « one year has elapsed » depuis la prestation de serment du ministre, tout en lui adressant leurs « heartfelt congratulations ». Les syndicats demandent au ministre de « give due consideration » à leur requête et se disent disposés à engager des échanges « constructive and meaningful » si nécessaire.