Maurice accélère sa transition énergétique grâce à d’importants projets d’énergies renouvelables

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Une série de projets stratégiques visant à accélérer la transition énergétique de Maurice est pilotée par le Ministère de l’Énergie et des Services publics, en collaboration avec le Central Electricity Board (CEB), la Mauritius Renewable Energy Agency et l’Energy Efficiency Management Office (EEMO). Ces initiatives devraient permettre d’ajouter environ 277,5 mégawatts (MW) de capacité en énergies renouvelables dans les années à venir, avec un accent particulier sur le solaire, l’éolien et la biomasse.

L’annonce a été faite ce matin par le ministre de l’Énergie et des Services publics, M. Patrick Gervais Assirvaden, lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère à Port-Louis.

Parmi les projets phares figure la mise en œuvre d’un projet solaire flottant de 17,5 MW, accompagné d’un système de stockage d’énergie par batterie (BESS) de 12 MW à Tamarind Falls, développé en partenariat avec la National Thermal Power Corporation Ltd (NTPC) de l’Inde, dans le cadre d’un accord de gouvernement à gouvernement. Dix autres centrales solaires au sol de 10 MW chacune, toutes équipées de dispositifs de stockage, sont également en préparation, de même que trois grands projets solaires de 40 MW.

Le ministre a également indiqué que le CEB révise son dispositif pour encourager un programme agri-solaire hybride, combinant agriculture et production d’énergie solaire. Ce nouveau schéma permettra aux exploitations agricoles d’installer jusqu’à 4 MW, contre 500 kilowatts actuellement, et d’intégrer le stockage d’énergie. Les planteurs pourront ainsi produire leur propre électricité tout en soutenant la sécurité alimentaire nationale.

Concernant l’éolien, le parc de Plaine des Roches, resté inactif pendant près d’une décennie, sera relancé avec un projet de 15 à 20 MW, également équipé d’un BESS. Le ministre a souligné que le processus d’allocation des terrains touche à sa fin, en coordination avec le Ministère du Logement et des Terres, faisant de ce projet un symbole de renouveau et d’innovation dans le secteur des énergies renouvelables à Maurice.

M. Assirvaden a précisé que le stockage d’énergie constitue un pilier essentiel de la stratégie énergétique nationale. Les 20 MW de batteries acquises cette année seront connectées au réseau d’ici juin 2026. Tous les nouveaux projets solaires devront désormais intégrer des systèmes de stockage afin d’assurer la stabilité du réseau et d’optimiser la production énergétique.

Le CEB met également à jour ses programmes de production décentralisée pour les installations sur toitures et à moyenne échelle, afin d’y intégrer le stockage et d’introduire des tarifs selon les plages horaires, dans un premier temps sur une base volontaire pour les grands consommateurs commerciaux.

S’agissant de la biomasse, le ministre a rappelé que le gouvernement poursuit ses efforts pour éliminer progressivement le charbon à travers le National Biomass Framework, favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables locaux pour la production d’électricité. Des producteurs indépendants tels que Terra, Alteo et Omnicane participent déjà à cette initiative.

L’objectif est de remplacer progressivement le charbon par des sources locales renouvelables et d’assurer une transition planifiée et irréversible vers un mix énergétique plus propre d’ici 2035, soutenue par des campagnes de sensibilisation nationales et un système d’alerte énergétique visant à encourager une consommation responsable et à renforcer la résilience du réseau.

En matière d’efficacité énergétique, le ministre a salué la campagne nationale contre le gaspillage énergétique lancée le 15 octobre 2025 par l’EEMO, qui a permis d’économiser 20 MW en une seule journée. Il a exhorté les citoyens, les entreprises et les institutions à adopter des pratiques responsables et a précisé qu’avec une demande nationale avoisinant les 600 MW, un système d’alerte énergétique a été mis en place : vert pour une situation stable, jaune pour la modération, et rouge pour une situation critique — une mesure favorisant la transparence et la responsabilité collective.

Enfin, dans une optique de sécurité énergétique à long terme, le CEB avance sur le développement de turbines à gaz à cycle combiné alimentées au gaz naturel liquéfié (GNL), d’une capacité de 450 à 500 MW. Ce projet renforcera la stabilité du réseau, facilitera l’intégration harmonieuse des énergies renouvelables et garantira la sécurité énergétique de Maurice pour l’avenir, a conclu le ministre Assirvaden.