Letchis : Une saison prometteuse, héritière d’un long travail de passion
Letchis : Une saison prometteuse, héritière d’un long travail de passion

À Maurice, la saison des letchis ne se limite pas à une récolte agricole : elle marque un véritable rituel national, où traditions, émotions et économie se croisent. Chaque année, de fin novembre à fin décembre, les paysages se parent de grappes rouge vif accrochées aux branches, annonçant l’arrivée d’un fruit qui rassemble autant qu’il émerveille. Dans les cours, sur les marchés, au bord des routes, les familles se réunissent, les paniers se remplissent, et les conversations s’animent autour de ce symbole de fête, de générosité et de prospérité.
Mais derrière cette effervescence colorée se cache un univers autrement plus exigeant. Avant que les premiers fruits n’apparaissent, il faut des mois de soins attentifs, de surveillance constante et parfois même des années d’expérience pour maîtriser le cycle capricieux du letchi. Les producteurs font face à des aléas climatiques imprévisibles — pluies tardives, sécheresse, vents violents — qui peuvent en quelques jours compromettre toute une saison. À cela s’ajoutent les coûts grandissants : engrais, irrigation, main-d’œuvre, protection phytosanitaire. Des investissements lourds, indispensables pour garantir la qualité et le rendement.
Cette année, pourtant, l’espoir est au rendez-vous. Les premiers constats annoncent une récolte généreuse, signe que les efforts soutenus des planteurs portent leurs fruits — au sens propre comme au figuré. Une bonne saison ne récompense pas seulement les agriculteurs : elle dynamise l’économie locale, renforce les traditions familiales et nourrit cette joie simple mais profonde qui accompagne chaque bouchée de letchi fraîchement cueilli.
Ainsi, si l’île se réjouit déjà de la promesse d’une belle récolte, elle célèbre aussi, en filigrane, le dévouement silencieux de ceux qui, toute l’année, veillent sur ces arbres pour que la magie opère à chaque fin d’année.
