L’alerte sur nos routes : 1 500 conducteurs positifs depuis janvier
L’alerte sur nos routes : 1 500 conducteurs positifs depuis janvier

La situation sur nos routes prend une tournure extrêmement préoccupante. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, plus de 3 500 tests de dépistage de drogue ont été réalisés par la police mauricienne, dont 1 500 se sont révélés positifs. Ces statistiques, communiquées par la Road Safety Unit (RSU) des Casernes centrales, confirment une tendance inquiétante : la hausse constante du nombre de conducteurs circulant sous l’effet de stupéfiants, souvent impliqués dans des accidents graves, voire mortels. Rien que la semaine dernière, deux accidents mortels attribués à la drogue au volant ont coûté la vie au petit Keyan Alfred, 3 ans, de Résidence La Cure, et à Muzzamil Hossenboccus, 30 ans, de Camp-Levieux.
Selon les données compilées, 35 accidents enregistrés depuis le début de l’année sont directement liés à la consommation de drogue au volant. Ces incidents concernent aussi bien des automobilistes particuliers que des conducteurs de transport public. Parmi ces derniers, une quinzaine ont été contrôlés positifs lors d’opérations inopinées ou de contrôles de routine.
Les autorités affirment qu’en cas de test positif impliquant un chauffeur d’autobus, le véhicule est immédiatement immobilisé et les passagers transférés dans un autre bus. Le conducteur, quant à lui, est placé en état d’arrestation dès la confirmation du dépistage.
Face à cette montée alarmante, la RSU intensifie ses opérations « crackdown », ses contrôles surprise et ses actions de sensibilisation. Le Sub-Inspector Boodhun tire la sonnette d’alarme : « Parfois, c’est un passager ou un autre chauffeur qui appelle la police pour signaler un comportement suspect sur la route. Nous intervenons immédiatement ». Il souligne que les cas de conduite sous l’influence de drogues ou d’alcool augmentent particulièrement les fins de semaine, et que la période festive approchant exige une vigilance renforcée.
Le SI Boodhun déplore également une forte hausse des cas de conduite en état d’ivresse. Des contrôles effectués dans l’Est, le Sud et le Centre démontrent que de nombreux automobilistes continuent à conduire après avoir consommé de l’alcool. « Ena dimoun ki pe bwar mem pandan lazourne, san realize konsekans », explique-t-il. Il cite l’exemple d’un conducteur intercepté début novembre avec 129 microgrammes d’alcool par litre d’air expiré. « La police inn fini fer plis ki 2 000 alcotests positifs depi koumansman lané », affirme-t-il.
Des campagnes de sensibilisation se poursuivent dans les écoles, les entreprises, les clubs du troisième âge, ainsi que dans les médias. « Plis ki 40 victimes parmi bann ki finn mor lor larout sa lane-la, se bann trwaziem az », ajoute-t-il. Les motocyclistes sont également invités à porter des gilets fluorescents la nuit pour une meilleure visibilité.
Du 1ᵉʳ janvier au 12 novembre, 106 décès ont été recensés sur les routes mauriciennes, confirmant l’urgence d’un renforcement des mesures de prévention et de sécurité.
