Décès d’une nonagénaire à l’hôpital Victoria : la famille dénonce des négligences médicales
Décès d’une nonagénaire à l’hôpital Victoria : la famille dénonce des négligences médicales

À 96 ans, elle faisait preuve d’une vitalité étonnante. Malgré son âge avancé, cette habitante de Rose-Hill se déplaçait seule pour toucher sa pension et gérait ses affaires sans aide. Mais pour sa famille, son admission à l’hôpital Victoria a marqué le début d’un calvaire qui s’est tragiquement achevé en octobre dernier. Aujourd’hui, ses proches dénoncent une succession de négligences médicales qu’ils estiment avoir précipité sa mort.
Tout a commencé le 25 décembre 2024, lorsque la nonagénaire a développé une infection au pied. Sa fille et d’autres membres de la famille l’ont conduite en urgence à l’hôpital. « Trois médecins l’ont examinée mais tous disaient que ce n’était pas grave. Nous sommes repartis sans pansement et sans médicament », raconte sa fille, encore bouleversée. Trois jours plus tard, face à l’aggravation de son état, la famille l’a ramenée et a insisté pour qu’elle soit admise.
Selon leurs dires, à partir de ce moment-là, la situation a empiré. La nonagénaire aurait été attachée à son lit, transférée à la Burns Unit et maintenue sous sédatifs malgré les alertes du médecin traitant. « Elle parlait encore, elle riait. Après les sédatifs, elle ne réagissait plus », confie un proche.
Début janvier, une intervention chirurgicale au pied semblait réussir. Mais le 17 janvier, sa fille a remarqué que sa mère n’était plus elle-même. Le soir, la nonagénaire est tombée dans le coma et le personnel évoqua un accident vasculaire cérébral.
Estimant que les soins prodigués étaient inadaptés, la fille a déposé une plainte auprès de la direction de l’hôpital, puis au ministère de la Santé, sans jamais obtenir de réponse. Les mois suivants, la famille dénonce plusieurs sorties prématurées malgré la persistance de l’infection. En mars, la nonagénaire est renvoyée chez elle, avant d’être réadmise pour de nouvelles complications. Transférée ensuite dans un autre établissement aux conditions d’hygiène « déplorables », il a fallu que son petit-fils engage des démarches pour qu’elle soit ramenée à l’hôpital Victoria.
« Le jour de son anniversaire, je lui ai apporté un gâteau. Elle dormait profondément », raconte sa fille, la voix brisée. La nonagénaire est décédée quelques jours plus tard, le 14 octobre. Le certificat médical a attribué son décès à une pneumonie bilatérale lobaire.
Pour autant, ses proches estiment que cette conclusion ne suffit pas à expliquer la succession d’événements qui ont précédé sa mort. « Nous voulons comprendre ce qui s’est vraiment passé », affirme sa fille, la voix tremblante.
